Être un aidant familial, c’est endosser un rôle essentiel, mais souvent épuisant. Que ce soit pour un parent âgé, un conjoint malade ou un enfant en situation de handicap, les aidants sont constamment confrontés à des défis émotionnels, physiques et organisationnels. Mais saviez-vous que des solutions existent pour vous permettre de souffler ? Depuis la loi de 2015, un droit au répit a été instauré, offrant aux aidants la possibilité de se reposer tout en garantissant la continuité de la prise en charge de leurs proches. Découvrez quelles sont vos options pour obtenir du soutien, qu’il s’agisse de répit à domicile, de séjours temporaires ou d’aides financières.
Retour sur le rôle d’aidant
Le rôle d’aidant familial reste encore trop souvent méconnu. Pourtant, en 2021, environ 9,3 millions de personnes déclaraient apporter une aide régulière à un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie¹.
Pour rappel, un aidant est une personne qui apporte son soutien à un proche en situation de dépendance, qu’il s’agisse d’un enfant, d’un parent âgé, d’un conjoint ou même d’un ami souffrant de maladies chroniques, de handicaps ou de troubles cognitifs. Cette aide peut prendre différentes formes :
- Une aide à la vie quotidienne : gestion des tâches ménagères, aide à l’hygiène, à l’alimentation, à la mobilité.
- Un soutien médical et administratif : gestion des rendez-vous médicaux, administration des médicaments, suivi des démarches administratives liées à la santé ou au handicap.
- Un soutien émotionnel : écoute, réconfort, présence affective.
Le rôle d’aidant, bien qu’indispensable, n’est pas sans conséquences. En effet, il peut s’avérer particulièrement difficile et peut entraîner un épuisement physique et moral pour l’aidant.
En somme, une mission noble, mais une réalité complexe, parfois lourde et exigeante. Fort heureusement, pour faire face à ce défi, il existe plusieurs formes de soutien pour les aidants.
Le droit au répit : de quoi s’agit-il ?
Depuis 2015, la loi d’adaptation de la société au vieillissement reconnaît le statut de « proche aidant ». Avec cette reconnaissance, elle a également instauré un droit au répit², afin d’offrir aux proches aidants des personnes âgées et/ou en perte d’autonomie la possibilité de se reposer ou de consacrer du temps à leurs propres besoins.
Le droit au répit est un dispositif essentiel pour les aidants familiaux, c’est-à-dire les personnes qui apportent une aide régulière et continue à un proche en perte d’autonomie, qu’il soit âgé, malade, handicapé ou en situation de dépendance. Ce droit permet aux aidants de bénéficier de moments de repos, tout en garantissant la continuité de la prise en charge du proche aidé.
Le répit pour les aidants peut prendre plusieurs formes, selon les besoins de l’aidant et les spécificités du proche aidé. Parmi les options les plus courantes, on trouve :
- Le répit à domicile : le répit à domicile consiste à faire appel à un professionnel (aide à domicile, auxiliaire de vie, etc.) qui prendra en charge le proche aidé pendant que l’aidant s’accorde un moment de repos ou de loisirs.
- Les séjours temporaires en établissement spécialisé : les établissements, comme les maisons de retraite, les maisons d’accueil spécialisées ou les unités de soins de longue durée, offrent des places temporaires. Ces séjours peuvent durer de quelques jours à plusieurs semaines.
- Les services de répit en accueil de jour : certains établissements proposent des accueils de jour pour les personnes âgées ou en situation de handicap. Le proche peut y passer la journée pendant que l’aidant poursuit ses activités personnelles ou professionnelles.
- Les solutions de répit en accueil de nuit : de la même façon que l’accueil de jour, l’accueil de nuit permet au proche d’être pris en charge pendant la nuit, ce qui permet à l’aidant de se reposer sans se soucier des besoins nocturnes de son proche.
La théorie du masque à oxygène
Connaissez-vous l’adage : « Pour continuer à prendre soin des autres, il faut aussi pouvoir prendre soin de soi » ? C’est ce que l’on appelle la théorie (ou métaphore) du masque à oxygène. Si vous êtes vous-même aidant, n’oubliez pas qu’il est essentiel de prendre du temps pour vous !
Panorama des solutions de répit pour les aidants
L’accueil de jour ou de nuit
L’accueil de jour ou de nuit est une solution de répit qui permet aux aidants de confier temporairement leur proche dans une structure spécialisée. Ces établissements médico-sociaux accueillent les personnes en situation de handicap ou les personnes âgées dépendantes, tout en assurant des soins adaptés à leur état de santé.
- L’accueil de jour : ce type de service permet à la personne aidée de passer la journée dans une structure adaptée (établissement pour personnes âgées, centre pour personnes handicapées, etc.). L’objectif est de permettre à l’aidant de bénéficier de moments de répit tout en assurant une prise en charge de qualité de son proche.
- L’accueil de nuit : certaines structures offrent également un accueil de nuit, souvent dans le cadre de soins spécifiques, pour soulager les aidants qui ont des difficultés à assurer une prise en charge nocturne. Ce type d’accueil peut être une solution ponctuelle ou régulière en fonction des besoins.
En cas d’urgence, un accueil sans notification préalable de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) peut parfois être possible.
Des séjours de répit durant les vacances
Les vacances peuvent être un moyen de prendre un véritable moment de répit. Plusieurs solutions existent pour permettre aux aidants de partir en vacances tout en assurant la continuité des soins pour la personne aidée :
- Les séjours adaptés pour les personnes handicapées ou âgées : certaines associations ou structures spécialisées proposent des séjours qui permettent à l’aidant de partir en vacances avec son proche tout en bénéficiant de l’aide de professionnels pour la prise en charge quotidienne.
- Le financement de séjours : l’Agence Nationale des Chèques-Vacances (ANCV), l’Union Française des Centres de Vacances et de Loisirs (UFCV) ou encore la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) peuvent proposer des aides financières pour les séjours de répit destinés aux personnes handicapées ou âgées. Ces séjours sont souvent adaptés aux besoins spécifiques de la personne aidée et permettent à l’aidant de souffler tout en restant à proximité de son proche.
L’hébergement en famille d’accueil ou en maison de répit
Dans certaines situations, un hébergement temporaire dans un cadre familial ou en maison de répit peut être une solution de répit très bénéfique pour les aidants. Ces options permettent de confier la personne aidée à des professionnels dans un environnement sécurisé.
- La famille d’accueil : il est possible de confier son proche à une famille d’accueil spécialisée, qui l’accueillera pour une durée plus ou moins longue. Ce type d’hébergement peut être proposé à temps partiel ou complet, en fonction des besoins de l’aidant et de la personne aidée. La demande s’effectue auprès du conseil départemental.
- La maison de répit : ce type de structure est souvent médicalisée et dispose de professionnels formés pour prendre en charge des personnes en situation de handicap ou de maladies chroniques. Elle offre un accueil temporaire pour permettre aux aidants de récupérer, tout en garantissant des soins adaptés à la personne accueillie.
L’hébergement temporaire
L’hébergement temporaire est une solution de répit qui consiste à accueillir la personne aidée dans un établissement médico-social pour une période limitée. Ce type d’hébergement est généralement proposé dans des instituts médico-éducatifs (IME), des foyers d’accueil médicalisé (FAM), des hôpitaux ou des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).
L’admission en hébergement temporaire se fait généralement après une orientation par la CDAPH, bien que des admissions d’urgence puissent être possibles en fonction des situations.
Cette solution permet à l’aidant de se reposer pendant que la personne aidée reçoit les soins nécessaires.
Le relai à domicile
Le relai à domicile offre aux aidants la possibilité de se reposer en déléguant une partie de la prise en charge du proche au sein même de leur domicile. Cette solution de répit permet aux aidants de bénéficier de moments de liberté tout en restant proches de leur proche.
- Le baluchonnage : il s’agit d’un dispositif dans lequel une ou plusieurs personnes viennent chez l’aidant pour prendre soin du proche pendant un certain temps. Cette solution est particulièrement adaptée aux personnes souhaitant continuer à rester à leur domicile tout en bénéficiant de soutien.
- Le répit à domicile : il s’agit de l’intervention de professionnels extérieurs (aide à domicile, auxiliaires de vie, services de soins à domicile) qui viennent aider l’aidant à gérer la prise en charge de son proche. Ces professionnels peuvent intervenir pendant la journée ou la nuit, en fonction des besoins spécifiques.
- L’aide à domicile de nuit : certains services d’aide à domicile proposent une aide nocturne pour assister dans les tâches de la vie quotidienne, comme le lever, le coucher, l’hygiène et les repas. Ce type d’aide permet à l’aidant de bénéficier de nuits de sommeil réparatrices, essentielles pour sa santé.
L’offre Destia pour les salariés aidants
Chez Destia, nous comprenons les défis uniques auxquels sont confrontés les salariés aidants. Être aidant familial implique un équilibre fragile entre la vie professionnelle, les responsabilités personnelles et l’accompagnement d’un proche en situation de dépendance ou de handicap. Ce rôle exigeant, souvent épuisant, peut entraîner des tensions sur le plan physique, émotionnel et mental. Face à cette réalité, il devient essentiel de trouver des solutions pour alléger cette charge, tout en maintenant un équilibre de vie.
L’Offre Salarié Aidants de Destia propose des prestations d’aide à domicile sur mesure, répondant aux besoins spécifiques de chaque aidant et de chaque situation familiale. Que ce soit pour :
- Les tâches ménagères quotidiennes ;
- L’aide aux actes essentiels de la vie (toilette, repas, accompagnement) ;
- Un accompagnement spécifique à domicile,
nous mettons à disposition des intervenants qualifiés et formés pour soulager les aidants dans leurs responsabilités. Destia s’engage par ailleurs à offrir des solutions de répit clé en main, à des tarifs exclusifs, pour répondre rapidement aux besoins des aidants. Pour garantir un service de qualité, nos intervenants sont recrutés selon des critères stricts :
- Nos auxiliaires de vie sont formés pour assurer un soutien optimal et respectueux des besoins du proche aidé ;
- Chaque intervenant respecte un code de conduite exigeant, avec une rigoureuse discrétion professionnelle ;
- Nous vérifions systématiquement les références de nos intervenants, garantissant ainsi un service fiable et de qualité.
Comment financer les solutions de répit pour les proches aidants ?
Financer les solutions de répit pour les proches aidants peut parfois être une difficulté supplémentaire à surmonter, en particulier pour celles et ceux qui doivent jongler entre le rôle d’aidant et leurs responsabilités professionnelles et personnelles. Cependant, plusieurs dispositifs et aides financières existent pour alléger cette charge.
Les aides sociales et financières
Il existe plusieurs aides publiques pour financer les solutions de répit. Ces aides sont souvent destinées à couvrir les coûts associés à l’accompagnement du proche aidé, ainsi qu’à soulager l’aidant.
- Le congé de proche aidant : depuis 2020, le congé de proche aidant permet à toute personne en activité professionnelle de prendre un congé pour s’occuper d’un proche en situation de dépendance ou de handicap. Ce congé peut durer jusqu’à 3 mois renouvelables, avec la possibilité de bénéficier d’une aide financière pendant cette période.
- L’allocation journalière du proche aidant (AJPA) : cette allocation est destinée à compenser la perte de revenus d’un aidant familial qui arrête de travailler pour s’occuper de son proche. Elle peut être demandée en complément du congé de proche aidant.
- L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) : pour les aidants de personnes âgées en perte d’autonomie, l’APA peut être utilisée pour financer des solutions de répit. L’APA à domicile permet une aide pour les services à domicile et peut inclure un montant pour les solutions de répit allant jusqu’à 548,54 euros. Ce montant peut être ajouté au plan d’aide de la personne aidée³.
- La prestation de compensation du handicap (PCH) : Cette aide financière est destinée aux personnes en situation de handicap. Elle permet de financer des services de répit à domicile, des séjours en établissements spécialisés ou des vacances adaptées. La PCH peut couvrir les frais supplémentaires liés à la prise en charge temporaire du proche.
- L’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) : Cette allocation peut également être utilisée pour financer des solutions de répit, notamment pour les familles d’enfants en situation de handicap, en prenant en charge les coûts associés aux déplacements ou aux vacances adaptées.
- Les aides exceptionnelles du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) : Certaines communes proposent des aides exceptionnelles pour financer des solutions de répit. Il est donc possible de se renseigner auprès du CCAS de votre commune pour savoir si vous êtes éligible à ces aides.
Le crédit d’impôt pour les services à la personne
Si vous avez recours à des services à domicile pour vous apporter du répit, vous pouvez également bénéficier d’un crédit d’impôt sur les dépenses engagées. Ce crédit d’impôt couvre 50 % des frais de rémunération et des cotisations sociales versées à une société de services à la personne en emploi direct.
Depuis janvier 2022, vous pouvez bénéficier d’une avance immédiate du crédit d’impôt, ce qui permet de réduire le reste à charge dès le début de la prestation, sans attendre la déclaration fiscale.
Les autres ressources possibles
- Les fonds d’action sociale du département : les départements disposent souvent de fonds d’action sociale pour aider les aidants à financer des solutions de répit. Il est conseillé de se renseigner auprès des services sociaux du département pour savoir quelles sont les options disponibles.
- Les mutuelles et caisses de retraite : certaines mutuelles ou caisses de retraite proposent des aides pour les aidants familiaux, comme des prestations de soutien ou des financements pour des séjours de répit. Vous pouvez vous rapprocher de votre caisse de retraite ou de votre mutuelle pour connaître les aides spécifiques.
Les plateformes d’accompagnement et de répit
Plusieurs plateformes et structures peuvent vous accompagner dans vos démarches pour trouver une solution de répit. Ces plateformes, comme les PFR (Plates-formes de répit), permettent de vous orienter vers les dispositifs adaptés, mais aussi de vous renseigner sur les financements disponibles.
Il est également possible de consulter la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) pour connaître les aides financières et les dispositifs de répit auxquels vous pouvez prétendre. De plus, les Clic (Centres Locaux d’Information et de Coordination Gérontologique) ou les points info seniors peuvent également offrir des informations précieuses sur les solutions locales de répit et les financements possibles.
Le financement des solutions de répit pour les proches aidants peut se faire par plusieurs canaux, que ce soit à travers des aides directes, des crédits d’impôt, des fonds sociaux ou des aides des caisses de retraite et mutuelles. L’essentiel est de se renseigner auprès des différents organismes sociaux, des plateformes de répit ou des structures locales pour identifier les solutions les plus adaptées à votre situation.
N’hésitez pas à explorer toutes les options disponibles pour vous soulager et bénéficier du soutien nécessaire pour préserver votre bien-être.