La bientraitance, au cœur de notre approche, est essentielle pour garantir le bien-être et la dignité des personnes âgées. En tant qu’aidants ou professionnels, il est essentiel de respecter leurs choix, d’écouter leurs besoins et de leur offrir un environnement sécurisé et bienveillant. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Et comment appliquer concrètement ces principes dans l’accompagnement quotidien des aînés ?

La bientraitance : de quoi s’agit-il ?
Selon une étude soutenue par l’OMS et publiée dans Lancet Global Health, près de 16 % des personnes âgées de 60 ans subiraient soit une maltraitance psychologique (11,6 %), une maltraitance financière (6,8 %), une négligence (4,2 %), des abus physiques (2,6 %) ou encore des abus sexuels (0,9 %)¹. Face à un tel constat, il est plus que jamais temps de remettre la question de la bientraitance des personnes âgées au cœur des pratiques ! Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Apparu au milieu des années 90 dans le domaine de la petite enfance, le terme de bientraitance a rapidement été adopté par l’ensemble du secteur médico-social, qui s’intéresse depuis plusieurs années aux problématiques de maltraitance, en particulier en milieu institutionnel². Pour faire simple, la bientraitance est un concept qui désigne l‘ensemble des pratiques et des attitudes qui visent à respecter, protéger et valoriser la dignité des personnes, notamment dans le cadre des soins, de l’accompagnement ou même de l’éducation. Il ne s’agit pas d’une simple « absence de maltraitance », puisque la bientraitance met avant tout l’accent sur le bien-être, l’écoute et la prise en compte des besoins physiques, émotionnels et psychologiques de chacun et chacune. Besoin d’un petit moyen mnémotechnique pour retenir quelques principes de base de la bientraitance ? Pourquoi ne pas prendre exemple sur le Guide des bonnes pratiques à l’usage des professionnels développé par UGECAM, en partenariat avec l’Assurance Maladie ? :
- Bientraiter consiste à avoir une intention positive (chercher le bien-être de la personne) et à poser des actes concrets pour y parvenir.
- Identifier les besoins de la personne et lui apporter une réponse adaptée à travers la technique et la communication.
- Écouter, faire preuve d’empathie : « Bien écouter, c’est presque répondre ». (Marivaux)
- Neutralité et soutien des choix de l’usager, sans jugement, tout en respectant son identité et la cohérence des actions entreprises.
- Tenir compte et encourager les liens sociaux et familiaux, selon les moyens de l’institution.
- Respecter les libertés de choix, la confidentialité, l’intimité, les valeurs et convictions personnelles et religieuses de la personne.
- Autonomiser, c’est faire avec, pas faire pour, au rythme de l’usager.
- Individualiser le projet de soin/vie de l’usager en sollicitant sa participation active.
- Traiter la douleur : entendre et reconnaître les angoisses et les souffrances physiques et morales du patient/résident.
- Accompagner la fin de vie avec un travail d’équipe, en soutenant le patient et son entourage.
- Noter le niveau de satisfaction des usagers et l’intégrer dans ses pratiques.
- Communiquer : garantir un échange respectueux et une bonne compréhension tout en respectant le silence.
- Ecouter, former les professionnels et favoriser le soutien entre eux.
« La maltraitance des personnes âgées est un phénomène qui affecte les droits à la santé de millions de personnes âgées à travers le monde, et mérite l’attention de la communauté internationale¹. »
Bientraitance des personnes âgées : les principes fondamentaux
La bientraitance des personnes âgées repose donc avant tout sur un ensemble de principes, qui visent à garantir leur bien-être, leur dignité et leur qualité de vie (plus particulièrement en milieu institutionnel ou en situation de dépendance). Elle s’oppose évidemment à la maltraitance – qu’elle soit physique, psychologique ou négligente – mais cherche également à offrir une prise en charge respectueuse et adaptée aux besoins spécifiques de nos aînés. Pour être intégrée au quotidien, cette bientraitance se fonde sur quelques principes fondamentaux :
- La bientraitance repose sur une culture commune de respect de la personne, de son histoire, de sa dignité et de sa singularité.
- Pour le professionnel, cela consiste à être, parler et agir de manière attentive à l’autre, réactive à ses besoins et demandes, et respectueuse de ses choix et refus. Elle intègre par ailleurs la nécessité de maintenir un cadre institutionnel stable, avec des règles claires et sécurisantes, tout en rejetant toute forme de violence.
- L’expression de l’usager est valorisée, et la bientraitance se traduit concrètement par une démarche qui respecte ses droits et ses choix.
- La démarche de bientraitance implique une réflexion continue entre théorie et pratique. Elle nécessite une réflexion collective sur les actions des professionnels et une mise en œuvre rigoureuse des mesures proposées pour les améliorer, afin d’encourager une culture de questionnement permanent.
- La recherche de bientraitance est un processus constant d’adaptation à chaque situation spécifique. Elle est sans fin et implique une réflexion et une collaboration continues entre tous les acteurs de l’accompagnement, pour fournir la meilleure réponse possible aux besoins identifiés à chaque moment⁴.
Qu’est-ce qu’un accompagnement bientraitant ? : le guide pratique
Vous l’aurez compris, un accompagnement bientraitant, c’est avant tout une approche qui place la personne au centre de ses préoccupations, en respectant sa dignité, son autonomie, mais aussi ses besoins spécifiques. « Ne pas maltraiter » n’est pas synonyme de bientraiter. En effet, il s’agit en somme d’une démarche active, qui vise à créer un environnement respectueux et bienveillant.
L’un des principes clés de la bientraitance est l’écoute active. Cela permet d’établir une relation de confiance, en comprenant les attentes, les émotions et les besoins de la personne. L’accompagnement doit ainsi être personnalisé, car chaque individu est unique, avec des besoins physiques, émotionnels et sociaux qui lui sont propres. Il s’agit donc d’adapter l’accompagnement à sa situation particulière, en l’impliquant activement dans ses choix et ses décisions. Par exemple, dans le domaine de la santé ou du médico-social, cela signifie que la personne doit être informée et consultée sur les décisions qui la concernent, que ce soit pour des soins médicaux, des projets de vie ou des actes du quotidien.
👂 L’écoute active : de quoi s’agit-il ?
L’écoute active consiste à prêter une attention totale à la personne qui parle, en montrant de l’empathie et de l’intérêt pour ses propos. Elle va bien au-delà de l’écoute passive, puisqu’elle implique une compréhension profonde de ce qui est dit, un retour verbal ou non verbal pour valider le message et une capacité à reformuler ou poser des questions pour clarifier les besoins ou les émotions de l’interlocuteur. L’objectif est de favoriser un échange respectueux et constructif⁵.
Le respect de l’autonomie est également fondamental. Cela ne signifie pas laisser la personne se débrouiller seule, mais, simplement, l’aider à maintenir son indépendance autant que possible, en fonction de ses possibilités. Par ailleurs, un accompagnement bientraitant implique une attention particulière à la gestion de la douleur et des souffrances, qu’elles soient physiques ou psychologiques, afin d’assurer le confort et le bien-être de la personne à tout moment.
Le cadre de vie dans lequel se déroule l’accompagnement joue aussi un rôle clé. Que ce soit à domicile, en établissement de santé ou en institution, l’environnement doit être adapté et sécurisé pour favoriser un bien-être optimal. Cela passe par une gestion soignée de l’espace et du temps, mais aussi par un accompagnement souple, capable de s’ajuster à l’évolution des besoins de la personne.
Enfin, pour garantir la bientraitance, les professionnels doivent être formés et sensibilisés aux valeurs essentielles de cette approche. Ils doivent être capables d’adopter une attitude bienveillante, de respecter l’autonomie de la personne, et de reconnaître l’importance de la communication. La formation continue est donc primordiale pour que les pratiques d’accompagnement restent en phase avec les attentes et les besoins des personnes accompagnées.
En somme, un accompagnement bientraitant est une démarche globale, qui vise à offrir à chaque personne un environnement qui respecte sa dignité, tout en répondant à ses besoins spécifiques avec bienveillance, respect et attention. À la clé ? Une amélioration significative de la qualité de vie de l’individu, mais également la mise en place d’un parcours de soin ou de soutien qui lui est adapté, humain et respectueux.
Garantir la bientraitance des personnes âgées : nos conseils
La bientraitance dans l’accompagnement des personnes âgées est essentielle pour garantir leur bien-être, leur dignité et leur autonomie. Mettre en place un accompagnement quotidien qui tient compte de ces exigences auprès d’une personne âgée passe par quelques bons réflexes :
- Respectez son autonomie : encouragez la personne à prendre des décisions concernant son quotidien, même si elle est partiellement dépendante. Par exemple, demandez-lui ses préférences pour les repas, les loisirs ou même l’aménagement de son espace.
- Communiquez clairement et avec bienveillance : il est important d’adopter un langage simple, clair et respectueux. Écoutez attentivement ce qu’elle exprime, même si ce sont des non-dits ou des préoccupations subtiles.
- Créez un environnement sécurisé : l’espace dans lequel vit la personne doit être adapté à ses besoins. Vérifiez régulièrement que les lieux sont bien éclairés, que les objets dangereux sont hors de portée et que l’aménagement minimise les risques de chute. Un environnement sûr aide à prévenir les accidents et favorise la tranquillité d’esprit.
- Soyez attentif aux besoins émotionnels et psychologiques : la bientraitance ne se limite pas aux soins physiques. Prenez en compte les besoins émotionnels et psychologiques de la personne âgée, en étant attentif à ses signes de stress, d’anxiété ou de dépression.
- Encouragez l’activité physique adaptée : même en cas de mobilité réduite, l’activité physique reste importante pour la santé. Aidez la personne à faire des exercices adaptés à ses capacités, comme de la marche, des étirements ou des activités de motricité.
- Surveillez la prise des médicaments et la santé générale : assurez-vous que la personne prend bien ses médicaments à l’heure et selon les prescriptions. Utilisez des piluliers ou des rappels pour éviter les erreurs. Si vous remarquez des signes de douleur ou de fatigue inhabituels, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour ajuster les soins.
- Maintenez les liens sociaux : en France, 2 millions personnes âgées de 60 ans et plus sont isolées de leur famille et de leurs amis⁶. Pour lutter contre ce phénomène, encouragez les visites régulières de la famille et des amis, et si cela n’est pas possible, aidez la personne à maintenir des contacts, par exemple par téléphone ou via Internet.
- Respectez l’intimité et la dignité : lors de l’aide à l’hygiène ou d’autres gestes intimes, veillez à respecter l’intimité de la personne. Avant de procéder à une manipulation, n’hésitez pas à verbaliser vos gestes et à solliciter son consentement. Ne la forcez jamais à faire quelque chose qu’elle ne veut pas.
- Adoptez une attitude calme et rassurante : le stress ou la précipitation peuvent augmenter l’anxiété des personnes âgées. Restez calme et rassurant, surtout si la personne semble désorientée ou anxieuse. Un ton doux et une présence rassurante sont essentiels pour créer un environnement de sécurité.
- Prenez soin de vous aussi : l’accompagnement des personnes âgées peut être épuisant, tant physiquement qu’émotionnellement. Il est essentiel de prendre des pauses, de demander de l’aide si nécessaire et de veiller à votre bien-être. Lorsque vous prenez soin de vous-même, vous êtes mieux à même de prendre soin des autres !
En appliquant ces principes au quotidien, vous garantissez un accompagnement bientraitant, respectueux des besoins et des droits de la personne âgée !
Destia : la bientraitance au cœur de nos valeurs
Chez Destia, nous avons fait de la bientraitance un principe fondamental qui guide chacune de nos actions. Depuis notre création en 2006, nous avons toujours eu à cœur d’offrir un accompagnement respectueux et adapté aux besoins spécifiques de chaque personne. Nous avons élargi notre champ d’intervention pour devenir un acteur majeur dans le maintien à domicile, en plaçant l’usager au centre de notre démarche.
Pour nous, la bientraitance ne se résume pas simplement à éviter la maltraitance, mais aussi à instaurer un environnement bienveillant où le bénéficiaire est véritablement acteur de son propre parcours. Nous mettons un point d’honneur à respecter ses choix, à écouter ses besoins et à adapter nos services pour répondre au mieux à ses attentes. Cela repose sur une relation de confiance, fondée sur le respect de la dignité de chaque individu.
Nous savons que la qualité de l’accompagnement passe par le soutien de nos professionnels. C’est pourquoi nous les formons régulièrement et nous créons un environnement de travail dans lequel ils peuvent s’épanouir. Nous œuvrons pour offrir un accompagnement respectueux et adapté à chaque personne vulnérable, tout en garantissant un environnement de travail épanouissant pour nos équipes, afin qu’elles puissent offrir des services de qualité, centrés sur l’écoute, le respect et l’autonomie de chacun !
Sources:
¹https://www.un.org/fr/desa/elder-abuse-awareness
²https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2012-10/bientraitance_-_rapport.pdf
³https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/Livret_Bientraitance.pdf
⁴https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2018-03/anesm_synthese-bientraitance.pdf
⁵https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2019-02/outil_12_ecoute_active.pdf
⁶https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/isolement_social_des_aines_des_reperes_pour_agir_2021-accessible.pdf