J’ai été victime en janvier 2001 d’un accident de la route, qui m’a rendu tétraplégique. C’est un handicap très lourd. Je n’ai plus de muscles moteurs en-dessous du torse ; je suis contraint de me déplacer en fauteuil roulant électrique.
Après quelques mois dans un centre de rééducation, j’ai pu rentrer chez moi, dans une maison que j’avais commencé à faire construire avant mon accident. C’est une grande maison individuelle près d’Amboise, dotée d’un vaste jardin. J’y vis avec mon chien, un golden retriever qui me tient compagnie et avec qui je peux me promener, dans mon jardin ou dans la forêt.
J’ai pu modifier les plans de ma maison après mon accident pour faire en sorte qu’elle soit adaptée à mon handicap, avec des aménagements fonctionnels (par exemple, un chariot-douche dans la salle de bains), des portes et fenêtres automatisées et suffisamment d’espace pour que les auxiliaires de vie puissent travailler correctement.
Au début, ma mère était présente pour m’aider, mais depuis 2005, je vis seul. J’ai besoin d’auxiliaires de vie pour toutes les tâches du quotidien. Sans elles, je ne pourrais presque rien faire. Je leur en suis très reconnaissant.
J’ai une équipe de trois auxiliaires de vie Destia Vouvray qui se relaient, depuis plusieurs années. Elles viennent le matin, dès 8h30, pour le lever, le petit-déjeuner, la toilette, l’habillage, le déjeuner et pour entretenir la maison. Puis elles reviennent à 18h, pour le repas du soir. Elles sont très professionnelles, sérieuses et extrêmement compétentes. Elles me permettent aussi de réaliser quelques activités, certains après-midi dans la semaine : aller au cinéma, boire un verre en terrasse, manger une gaufre…
Dans la période actuelle, avec l’épidémie de coronavirus, il faut prendre encore plus de précautions. Avec une capacité respiratoire très diminuée, je suis considéré comme une personne « à risque » ; je dois évidemment faire très attention et limiter mes contacts.
Les auxiliaires de vie disposent de gants et de masques chirurgicaux ; elles se lavent les mains très régulièrement, c’est même leur premier geste quand elles arrivent. Elles portent une attention toute particulière à mettre en œuvre les gestes barrières, pour me protéger mais aussi pour protéger les autres bénéficiaires avec qui elles travaillent et pour se protéger elles-mêmes. Ce sont des gestes auxquels elles sont déjà habituées, notamment à l’occasion de la grippe saisonnière chaque année.
Je les remercie à nouveau pour leur sérieux et leur conscience professionnelle, c’est un plaisir de les avoir à mes côtés.
L’anecdote de Davy
Il y a quelques mois, j’ai acheté un drone. Lors de mes sorties avec mes auxiliaires de vie, par exemple à l’occasion de balades en forêt, je prends mon drone et je le fais voler. Cela me donne un sentiment de liberté exceptionnel. J’ai l’impression de m’évader.
Cela me permet aussi de partager un bon moment avec les auxiliaires de vie : certaines d’entre elles se prennent au jeu et participent avec plaisir… sauf quand le drone tombe dans l’eau ou qu’il s’accroche aux branches !